Une demande pas si bénigne...

[Texte de Chris]

Il faisait très froid cette nuit-là. Un vent glacial soufflait sur la cité comme rarement. Tous les animaux avaient été rentrés. Les principaux généraux des Légions étaient réunis dans la taverne. Les discussions battaient leur plein et une ambiance chaleureuse se dégageait.
C'est alors que la Haute-Prêtresse Satrê entra.

S'étant approchée de la table à laquelle Imhotep, Titi et Calliope étaient attablés, le silence se fit naturellement.
La Reine pris la parole :

« Chers amis, un de nos peuples voisins a pris contact avec moi. Je peux, si je le souhaite, les rejoindre. »

Les réactions furent immédiates et variées. Certains ; hébétés, étaient comme paralysés. D'autres commençaient à murmurer entre eux, leur Reine allait-elle les abandonner ?

C'est Imhotep qui réagit le plus violemment. Il n'attendit même pas de savoir si désormais la fille de Rê serait la Reine des deux peuples ou si par amour, elle renoncerait à son rang royal pour devenir une noob ignorée et moquée.

Un bruit sourd retentit, c'était la table faîte d'un bois dur qu'Imhotep venait de fendre. Il était devenu comme possédé, nul dialogue possible. Satrê décida de le mettre aux arrêts le temps que la raison lui revienne.

Qu'allaient devenir Les Légions d'Hetep ?

La nuit se termina comme elle avait commencé dans un froid glacial et persistant.

[Texte de Titi]

Des émissaires arrivaient de toute part venant glaner quelques informations sur cette nouvelle qui s'était propagée dans toute la contrée ; La haute prêtresse les somma de sortir, des scribes iraient les voir en temps voulu. Après tout n'avait-elle pas mis Pharaon aux arrêts, il était hors de question qu'ils ne sachent quoi que ce soit avant son peuple.

Titi s'approcha de la reine non pas en haute dignitaire pour obtenir des informations, mais comme confidente pour savoir comment elle se sentait. Ce n'est pas tous les jours que l'on veut faire d'elle une reine, bien que cela s'était produit il y a peu.

Elle lui confia qu'elle avait l'intention de jouer avec ce prétendant mais qu'elle n'avait nullement l'envie de rejoindre cette nouvelle contrée, ce serait comme trahir le Dieu Rê, ce qui n'était pas envisageable à moins de vouloir en finir avec son existence.

Titi la remercia de se confier ainsi et lui proposa son aide pour jouer un vilain tour à ce snob. Satrê eu un sourire mi angélique mi machiavélique ce qui les fit toutes deux rires aux éclats.

Pour ce soir cela suffisait et elles réfléchiraient demain à la missive à envoyer, tout en se demandant s'il fallait avertir pharaon...

Les heures passèrent, longues et froides, sans que le Roi ne retrouve la raison. La jeune femme s'était expliquée auprès de ses deux amies, Titi et Calliope, mais Imhotep restait inaccessible à la raison. Elles attendaient désormais toutes les trois qu'il revienne parmi les vivants, parmi ses Légionnaires, qu'il abandonne sa folie.

De son côté, Satrê était en proie au doute. N'avait-il donc pas confiance en elle pour seulement imaginer qu'elle puisse les abandonner pour de simples richesses matérielles, et ainsi tourner le dos aux Dieux ? Avait-il perdu la foi pour croire qu'elle pourrait délaisser ses fidèles... non, ses amis ! Pourquoi n'avait-il pas écouté ses explications ? Il aurait su alors. Su qu'elle ne les quitterait pas. Jamais.

Voyant que l'état de Pharaon ne s'améliorait pas, Satrê quitta les prisons pour retourner en son temple. Elle avait l'intention de demander aux Dieux ce qu'ils reprochaient à Imhotep pour le laisser ainsi dans la folie. En chemin, un éclaireur se présenta à elle. La nouvelle n'était pas bonne. Pas bonne du tout. Ils étaient en guerre. Elle jura. Elle n'avait même pas eu le temps de s'amuser avec ce "prétendant".

Elle remercia le soldat et se hâta de rejoindre le lieu sacré. Rê lui répondit immédiatement. Pharaon était allé trop loin, il avait courroucé le Tribunal divin. Maât prônait l'ordre et la justice, et non l'impétuosité et la vengeance aveugle. La jeune fille supplia son père de lui accorder une chance de se racheter, n'avait-il pas, après tout, été choisi par Horus pour son cœur pur ? Il ne cherchait pas à offenser l'Ennéade, mais à protéger ceux qu'il aime. Alors oui, il avait fait une erreur de jugement, mais ils étaient des hommes, des mortels, ils n'étaient pas infaillibles. Le Dieu solaire réfléchit longuement. Finalement, il se rangea du côté de sa fille. Ils accorderaient une chance à Imhotep de se rattraper lors d'une mission qui lui serait confiée. Il devrait montrer qu'il était encore digne de régner. S'il échouait, leurs foudres s'abattraient sur lui.

[Texte de Chris]

C'est une forte odeur qui réveilla le jeune Pharaon. En ouvrant les yeux, il identifia instinctivement les trois hommes présents dans la pièce. Effrayé, il se leva très vite. En posant sa main droite sur sa hanche gauche, Imhotep se rendit compte qu'il n'avait plus sa dague. Il ne comprit qu'à cet instant qu'il était aux arrêts et que ces trois hommes étaient des prisonniers.

Quatre gardes entrèrent et se placèrent de côté laissant entrer la Reine, sa Haute-Dignitaire et d'autres sujets dont Calliope la Loyale. Quatre autres gardes fermaient la marche, eux-aussi se mirent de profil.

Un dialogue commença entre Satrê et Imhotep.
La Reine s'avança et demanda :

« Comment vas-tu ce matin mon cher Imhotep ?
- J'avoue ne rien comprendre ma Reine, que fais-je ici avec ces pilleurs ?
- Ne te souviens-tu pas ? Hier soir à la taverne, tu es devenu incontrôlable !
- Cela me revient par bribes. Oui ! ça y est je me souviens maintenant. J'espère que mes hommes ont fait rendre-gorge à ce fou pour son manque de respect envers vous.
- Mais quel manque de respect ? Il était question d'unifier nos peuples mais maintenant cela n'est plus possible. Pire encore, ils nous ont déclaré la guerre. Qu'allons-nous faire ? Notre mission n'est-elle pas de proclamer la Paix et non la haine ? Serais-tu devenu fou ?
- Je ne sais comment réparer ma faute. Horus et Rê me pardonneront-ils ? Et vous mes amies Titi et Calliope ? Et toi ma Reine ?
- Tu seras pardonné si tu réussis ta mission sinon tu seras banni. »

Satrê ordonna aux gardiens de libérer le jeune Pharaon. La scène était inédite, un Pharaon aux arrêts !

En sortant de sa cellule, Imhotep se retourna. Son regard croisa celui d'un des pilleurs et il crut alors apercevoir un faucon dans la pupille de ce dernier. Il prit cette vision comme un avertissement direct d'Horus.

Il devrait trouver la sagesse pour vaincre.